De l’Afique verte au Sahara actuel
Difficile d’imaginer que le Sahara était traversé par des fleuves et recouvert de verdures il y a à peine 6000 ans de cela.
RÉFLEXION
11/17/20251 min read


Au milieu du XIXe siècle, l'explorateur Heinrich Barth a découvert des peintures rupestres au Sahara, témoignant d'une époque où la région était verdoyante, entre 11 000 et 5 500 ans. Le Sahara était alors traversé de fleuves et habité par des éléphants. Cette période humide a pris fin avec une aridification rapide, transformant le paysage en désert en seulement quelques siècles. Une équipe de chercheurs, dont Thibaut Caley, a étudié cette transition en analysant des sédiments marins dans le golfe de Guinée. Ils ont découvert que la diminution des précipitations entre 5 800 et 4 800 ans, visible au Cameroun et dans le Sahel-Sahara, était un phénomène global, corroboré par la baisse du niveau du lac Tchad et l'augmentation des poussières en Afrique du Nord.
Les chercheurs se sont penchés sur les sources d'humidité du Sahel et du Sahara, notamment l'océan Atlantique et la mousson d'Afrique centrale, influencées par deux courants atmosphériques : le jet d'est tropical (TEJ) et le jet d'est africain (AEJ). Un ralentissement du TEJ et un renforcement de l'AEJ ont été identifiés comme des facteurs aggravant l'aridification.
L'étude a également révélé que la baisse des températures dans les hautes latitudes de l'hémisphère Nord, entre 6 000 et 5 000 ans, pourrait avoir perturbé ces courants atmosphériques. Un modèle climatique a montré que ce refroidissement, pouvant atteindre 2,5 °C, avait des répercussions jusqu'en Afrique du Nord, entraînant une réduction des précipitations. Les résultats soulignent l'impact potentiel des changements de température futurs sur le cycle hydrologique saharien et les populations locales, renforçant l'idée que des variations climatiques lointaines peuvent influencer des écosystèmes éloignés.
